Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/317

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— …Ding, dong, dong !… Pour qui l’appel, a quel agonisant l’église fait-elle signe, quel cadavre le prêtre va-t-il bénir ? Contarinneta repose, sur son lit, calme, pour sûr. On n’enlève pas ainsi les jeunes filles ! Un jour… allons donc, ce n’est pas possible. D’ailleurs on l’aurait prévenu. Et puis elle n’était pas morte… cela s’est vu ; on l’a ramenée à la vie. Jacques n’en a rien su… Oh… la folie maintenant, la vision hallucinante, le spectre qui voudrait l’étreindre… Au secours ! il ne peut pas crier. Les mains fébriles, de grosses gouttes de sueur aux pommettes, Jacques halète ; il se débat contre des vengeurs imaginaires.

Ding, dong, dong… Oui tu ne sais pas que c’est pour elle, mais, c’est pour elle. Tu l’as tuée, tu l’as assassinée d’amour, un soir en voulant la nuit entière pour ton baiser. On ne va pas t’inviter à la fête, voyons. Entre elle et toi, il y a la mort et le remords. Tu n’as pas le droit de prier pour elle puisqu’elle ne prierait