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Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/326

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NOTRE-DAME DES MERS MORTES

Tu l’as tuée. Sonne, sonne l’enterrement…

Diligite nos Domine !…

Le convoi est arrivé en face de sa chambre. Il peut compter les couronnes sur le cercueil, il peut compter les cierges, les assistants, les barques, tout. On dirait que Venise fait escorte, qu’elle suit, qu’elle bouge… oui, le palais des doges s’en va à la dérive, la Piazzetta, Saint-Marc, les Procuraties, tout cela vacille, tout cela est du cortège. Jacques seul n’en est pas. Ding ! dong ! ding !

Ora pro nobis, Domine !..

Oh ! le parfum étouffant des fleurs. Ces fleurs qu’il a respirées sur les lèvres de l’agonisante, les chrysanthèmes fanées, le geste du grand-père. Sonnez les cloches… Des fanfares plus belles éclatent. Des soldats, des piques, des oriflammes, des galères, des galions, le Bucentaure ! Que sont ces pourpres et ces tiares, et ces ressuscités ?… Les ancêtres ! Ninette, ils