Page:Ader - L’Aviation militaire. 1911.pdf/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
L’AVIATION MILITAIRE

la Manche. À moins que ce ne soit la torche toujours allumée !

Voilà les trois premières thèses que les stratégistes aériens français auront le devoir d’approfondir, en face de l’Est.


Conséquences européennes

Nous n’avons rien dit de la Russie, de l’Autriche, de l’Italie, de l’Espagne, ni des puissances secondaires ; le temps arrivera, cependant, où il faudra s’en préoccuper sérieusement ; pour le moment, toutes nos réflexions, notre prudence et tous nos efforts défensifs doivent converger vers les régions du nord, de l’ouest et de l’est de la France.

Sans faire état de prescience, on peut bien prévoir que des ruptures diplomatiques peuvent venir surprendre l’Europe, et, de déduction en déduction, entrevoir les événements qui peuvent en résulter.


Guerre aérienne anglo-allemande

L’Angleterre n’aime pas qu’on touche à ses livres sterling ; l’Allemagne ne se lasse pas d’empiéter dans le domaine des mers : deux prétentions bien peu faites pour entretenir leurs bons rapports. D’un froissement à une chicane, à la suite d’un incident au milieu d’un prétexte, l’inimitié grandissant, la haine arrivée à son paroxysme pourrait en faire des ennemies.

Une lutte navale, devenue inévitable, se produirait, acharnée, jusqu’à extermination des vaisseaux de l’un des belligérants. Cependant, si une de ces deux rivales possédait un nombre supérieur de navires porte-avions, les chances tourneraient en sa faveur et l’avantage qu’elle en