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VIII

la plume de roseau


À compter de ce jour des rapports fréquents s’établirent entre le maître, Goha et Waddah-Alyçum. Ils s’attardaient tous trois jusqu’aux heures avancées de la nuit. Goha, confortablement étendu sur un divan, buvait à petites gorgées des infusions de cannelle, croquait des pistaches et finissait par s’endormir, tandis que ses savants amis s’entretenaient à voix basse, consultaient les textes anciens, interrompant leurs travaux arides par la lecture de quelques poètes, d’Ibn-al-Baowab notamment qui chanta avec tant de grâce les beautés de la calligraphie.

Cheik-el-Zaki apportait dans ces entretiens sa parole chaude et directe. Mais on voyait, à l’expression sereine de son visage, qu’il n’avait plus pour les choses intellectuelles la passion de naguère et qu’il n’y trouvait qu’une distraction