Page:Ades - Josipovici - Mirbeau - Le Livre de Goha le Simple.djvu/286

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XXVII

la voie douloureuse


Elles avaient passé la nuit à se lamenter. Assemblées afin de se concerter, elles n’avaient, à l’aube, pris aucune décision. Nour-el-Eïn, grimaçante, se mordait le poing nerveusement. Mirmah ne cessait, de trembler et, bavarde dans la douleur, cherchait à consoler Nour-el-Eïn par des phrases consacrées à la consolation. La plus en communion avec sa maîtresse était Amina. Elle se serrait contre Nour-el-Eïn et lissait ses cheveux noirs en pleurant. Il y avait aussi Yasmine, la négresse aux jolis bras. Assise à l’écart, la tête appuyée sur la paume violette de sa main, elle songeait « Que vais-je devenir ? »

Ibrahim, l’eunuque, vint leur dire de s’apprêter. Elles reçurent cet ordre avec des hurlements, demandant grâce une dernière fois. L’eunuque leva sa cravache et en cingla les épaules d’Amina.