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XXXIV

le crime de goha


À partir de ce jour, les entretiens entre Goha et la négresse devinrent moins fréquents. Il leur arrivait même de n’échanger que les saluts d’usage. La négresse ne voyait plus en Goha qu’un meuble qu’on déplace. Elle avait organisé sa vie, partageant ses heures de répit entre les travaux du ménage et les soins qu’elle donnait à son enfant. Elle aimait surtout s’asseoir à la fenêtre, la fillette sur ses genoux. La bouche entr’ouverte, elle rêvait à un avenir somptueux. Commerçante habile, elle s’était assuré une clientèle régulière.

Un matin, elle demanda à Goha des détails sur Nour-el-Eïn. Rouge d’émotion à la pensée de rendre service à Hawa, il ne put que balbutier : « Son pied était petit… Sa main était petite… Et elle dansait comme ça… »

— C’est bien, Sidi, répliqua la négresse, com-