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EPILOGUE

tion de théories fort arbitraires, imaginées de nos jours pour expliquer la genèse des Religions : théorie Sociologique de Durkheim ; théories Psychologiques, Animisme, Subconscient.

Un regret. En 1913, le P. Léonce de Grandmaîson publiait dans les Etudes une série d’articles qui furent, après sa mort, réunis en un volume sous ce titre : La religion personnelle. Relisant, il y a quelques mois, ces pages originales et profondes, je fus frappé de leur portée apologétique, et, les rapprochant d’une suggestion émise trop discrètement par l’auteur, je pense en avoir saisi l’intention. Ma conviction présente est qu’elles furent écrites pour le Dictionnaire  ; et qu’en ne les demandant pas, j’ai laissé échapper une magnifique occasion. Aucune histoire des religions ne possède ce chapitre ; il eût figuré heureusement à côté de l’article Jésus-Christ, qui est la perle du Dictionnaire. J’ai cru devoir souligner ici l’expression d’un désir inefficace.

III. — Questions subsidiaires

Ici, l’éparpillement devient complet. Il s’agit de questions très nombreuses, d’importance très inégale, de développement quelquefois paradoxal, entre lesquelles on ne peut saisir d’autre lien que celui de leur commune utilité. Toutes répondent à des préoccupations sinon actuelles, du moins possibles pour des chrétiens habitués à réfléchir. Il a paru opportun de les soulever, ne fût-ce que pour orienter u ne pensée indécise, et avertir de ne chercher à quelques-unes d’entre elles aucune sorte de connexion avec la foi catholique ; ce qui rentre évidemment dans la fonction de l’apologiste. Un classement méthodique est impossible ; on ne peut qu’ébaucher des séries.

1. Série doctrinale. — La foi catholique réprouve certaines propositions, comme directement contraires à ses dogmes (Hérésies). Beaucoup de doctrines philosophiques entrent ouvertement en conflit avec elle (par exemple, Criticisme Kantien, Pessimisme, Positivisme…). D’autres portent des noms susceptibles d’acceptions diverses et donnent lieu à un travail délicat de discernement (Déterminisme, idéalisme, Libéralisme…). D’autres noms encore, d’un contenu normalement très pur, peuvent accidentellement être appliqués à d’autres objets (Intellectualisme, Mysticisme…). Il appartient à l’apologiste de dissiper les équivoques et de maintenir la controverse doctrinale sur un terrain ferme. Nombre d’articles poursuivent cette œuvre de clarté.

Certaines directions de pensée, sans appartenir aux définitions du magistère infaillible, occupent, soit dans l’enseignement ordinaire des écoles et dans l’exercice du ministère ecclésiastique, soit dans les documents authentiques du Saint-Siège, une place qui les signale au respect des fidèles et aux soins de l’apologiste. Nous donnerons pour exemples, d’une part le principe premier du Probabilisme moral, assez autorisé dans l’Eglise, surtout depuis saint Alphonse, pour avoir droit aux égards de tous ; d’autre part, les points fondamentaux de la métaphysique Thomiste, si souvent recommandés par les papes depuis six siècles, de Jean XXII à Pie XI, et récemment proposés aux écoles catholiques par les soins de Pie X, dans un formulaire officiel. Au sujet du gouvernement de la Providence, nous avons cru opportun de défendre, d’après saint Thomas, le primat de la science divine, non certes pour rendre la doctrine catholique solidaire d’une opinion privée, mais bien pour écarter l’ombre d’une solidarité contraire et revendiquer le bénéfice de cette conception en faveur des esprits nombreux qui l’estiment vraie et bienfaisante.

La morale sociale de l’Eglise affirme d’abord le caractère sacré de la Famille, première cellule de la société humaine. Elle affirme le droit de Dieu sur la vie, et donc sur la propagation de la race, elle réprouve comme criminels les attentats contre cette propagation (Natalité). Elle affirme, d’après l’Évangile et d’après saint Paul, l’origine divine du Pouvoir, même dans l’ordre temporel, et donc le devoir civique de l’obéissance ; le droit de l’Etat, contenu par la loi de Dieu, qui ordonne l’homme au salut éternel. Elle affirme la nécessité imprescriptible de relations humaines réglées par la justice, tempérées par la charité ; elle affirme le droit de propriété individuelle et collective et condamne le Socialisme. Elle ne