Aller au contenu

Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 1.djvu/737

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

145" :

ESCLAVAGE

1458

Fortscliritte der Idassischen Altcrtliiinisnissensclidl’t de Bursian, spccialenient t. XXXVI, p. 146-153 ; t. LXVI. p. njb-2-2’6 ; t. LXXXVII, p. f-b-f^C)l : le dernier bulletin s’arrête aux textes pul>liés en 1894. Pour les seize dernières années, on est réduit aux indications fournies par VAiine’e épigraphique, la Jixzantinische Zeitsclirift, le A’ « oio BuUeltino dl archeol. crist., la Replie des Etudes grecques, et la Roui. Ouaitalschrift.

3. Travaux spéciaux. — J. E. Cliurcli, Zur Piiraseologiederlateinischen Grabinschriften. 1° Die Situsformel ; 2° die Quiesformel (Archi^’fur lateiu. Lexikographie, XII, p. 21 5-238) ; F. Cumont, Les Inscriptions chrétiennes de l’Asie Mineure (Mélanges d’Archéologie et d’Histoire, Ecole française de Rome, XV, p. 2^0-299) ; Ehrhard, Zur christlichen Epigraphik (Theologische Quartalscltrift, LXXII, p. 179-208) ; J.-B. Gêner, s. j., Theologia dogmuticosculuslicu, perpetuis prulusionihus poleuiicis historico-criticis necno/i sacræ antiquitufis nionunientis illustrutu, Rome. 6 vol., 1767-1777 ; E. Le Blanl, Paléographie des inscriptions lutines, du IIP siècle à la fin du VU’{Revue archéologique^ 1896-1897) ; P. Monceaux, Histoire littéraire de l’Afrique chrétienne (plusieurs chapitres sur les inscriptions), Paris, 1901 suiv. (en cours) ; F. Piper, Einleitung in die monumentale Théologie, lllter Teil, 2ter Aljscbnitt, p. 817-908, Gotha, 1867 ; Ueher den Kirchengeschichtlichen Gewinn aus Inschriften vornehmlich des christlichen Alterthums (Jahrhiicher fur deutsche Théologie, XXI, p. 37-io3). Gotha, 1876 ; J. Ritter, TJe compusitione titulorum christianoruni in CIG editoruni, Berlin, 1877 ; De titulis græcis christianis commentatio altéra (Symholæ loachimicae, I), Berlin, 1880 ; A. F. Zaccaria, s. j., De veterum christianaruni Inscriptionum in rébus theologicis usa, Venise, 1761 (réimprimé dans Migne, Theologiæ cursus complétas, V, col. 309-396).

L. Jal.vbert.

ÉPISCOPAT. — Voir Evèuues.


ESCLAVAGE. —
I. Défixitiox et origixes de l’esclavage. —
II. L’ESCLAVAGE AVANT LE CHRIS-TIANISME. 1° L esclavage chez les peuples païens de l’Orient. 2° L’esclavage chez les Juifs. 3" L’esclavage chez les Grecs. 4° L’esclavage chez les Romains. —
III. Lk christianisme primitif ET l’esclav, ge. 1° Le christianisme et l’esclavage à l’époque des persécutions. 2" L’esclavage sous les empereurs chrétiens. —
IV. L’esclavage après les invasions des Barbares. i° L’esclavage et les conciles à l’époque barbare. 2° Les serfs ecclésiastiques. —
V. Le servage. 1° Le servage et la philosophie scolastique. 2° Ae servage dans les diverses contrées européennes. —
VI. La renaissance de l’esclavage. 1° L’Islamisme et la renaissance de l’esclavage. 2° Les ordres religieux et l’esclavage barbaresque. —
VII. L’esclavage moderne. 1° La traite des nègres. 2° L’abolition de l’esclavage moderne. 3° L’Eglise et l esclavage moderne. Conclusion.

I. Définition et origines de l’esclavage

On peut (U’iinir l’esclavage : l’état d’une personne posséiiée ])ar une autre comme une chose ou un animal, et dépendant en tout de la volonté d’aulrui. C’est l’aliénalion complète de la personne humaine.

« L’origine de la servitude vient des lois d’une

juste guerre, où le vainqueur ayant tout droit sur le vaincu, jusqu’à pouvoir lui ùter la vie, il la lui conserve : ce qui même, comme on sait, a donné naissance au mot de servi, qui, devenu odieux dans la suite, a été dans son origine un terme de bienfait et

de clémence, descendu du mot servare, conserver. «  (BossuET, Cinquième avertissement sur les lettres de M. Jurieu. — Cf. Digeste, I, v, 4 ; x ; vi, 239, § 2 ; Tnstitutes de Justinien, I, iii, 3.)

Ces paroles de Bossuet sont lécho de la philosophie grecfiue, des philosophes et des jurisconsviltes romains et d’une partie de la philosophie scolastique. Elles n’ont, évidemment, qu’une justesse partielle. D’abord, l’étymologie sur laquelle elles s’appuient est douteuse. On en a proposé d’autres, au moins aussi acceptables et probablement plus fondées en philologie (voir Creuzer, Mém. de l’Acad. des Inscr., nouv. série, t. XIV, 1’partie, p. 5, cité par Wallon, Hist. de TEsclavage dans l’antiquité, 2’éd., 1879, t. I, p. XVII, et James Darmesteter, Mém. de la Soc. de Linguistique, t. ii, p. 309). Ensuite, il n’est point certain cjue le vainciueur ait eu le droit absolu de faire du vaincu un esclave, puisqu’il n’est j>as certain qu’il ait toujours eu sur le vaincu droit de vie et de mort : ce droit disparaît dès qu’il n’y a plus légitime défense (Duns Scot, In IV Sent., dist. 30, q. un. ; Montesqiiku, Esprit des lois, XV, 2). Cependant il est permis de voir dans l’esclavage des vaincus un adoucissement à la cruauté des anciennes guerres, et, sinon un fait constitutif du droit, au inoins un progrès sur un état primitif plus dur. C’est en ce sens qu’il peut être, selon l’expression de Bossuet, pris dans son origine pour « un terme de bienfait et de clémence ». Mais il faut remarquer que Bossuet réduit cette légitimité relative et contestable au cas « d’une juste guerre)’ ; d’où il résulte que les auteurs de guerres injustes, c’est-à-dire d’un très grand nombre de guerres cpie nous présente l’histoire des anciens peuples, n’auraient eu aucun titre à réduire les vaincus en esclavage. Et il résulte encore de la définition donnée par Bossuet que seuls les vaincus proprement dits, c’est-à-dire les belligérants, auraient pu aA ec une couleur quelconque de droit être faits escla^es ; mais que ce droit apparent ne se serait pas étendu aux i)opulations inotîensives concjuises par le vainqueur. Par conséquent cette origine principale de l’esclavage antique n’aurait pu que dans une proportion fort restreinte avoir une ombre de légitimité.

Les philosophes scolastiques (voir plus bas, V, 1) ont indiqué une autre origine de l’esclavage : le don de soi-même fait à autrui par une personne libre. Ce cas dut être extrêmement rare dans l’antiquité. Mais on comprend que les scolasti([ues ne l’aient point passé sous silence, car les dons de cette sorte se rencontrèrent au moyen âge, inspirés par le désir de s’assurer une sécurité en des temps troublés, ou par la dévotion envers des établissements religieux. Mais il ne s’agit i » as alors d esclavage i)roprement dit. I)uisque celui-ci n’existe plus au tem[)s où cciivent les scolastiques : il s’agit de servage, ce qui est tout dilTérent.

Une troisième origine de l’esclavage, sur laquelle insistent ces derniers philosoi » hes, est la servitude pénale, c’est-à-ilire le cas où l’esclavage a été prononcé par la loi comme peine d’un crime ou d’un délit. Mais cette servitude pénale s’éloigne aussi de l’esclavage pro] » rement dit, puisipie le condamné est, au moins le plus souvent, sous la main des pouvoirs publics et non d’un maître particulier : chez les peuples modernes, où il n’j- a plus d’esclavage, les condamnations peuvent entraîner de même une servituile temporaire ou mênie perpétuelle.

Cette seconde et cette troisième origine de l’esclavage ne sont doue rappelées ici que pour mémoire ; mais il eu est une autre qui tient dans les faits une place luesque aussi grande que la guerre. Saint Grégoire de Xazian/e la délinit d’un mot eu disant