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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 1.djvu/94

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APOCRYPHES

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partie (le martyre d’Isaïe) est plus ancienne et doit se placer avant notre ère.

Editions et traductions : Il reste des fragments de traduction latine, mais l’ouvrage entier n’est conserA'é qu’en éthiopien. Il a été publié et traduit en anglais par R. Laurence, Oxford, 1819. Le texte édité par Laurence a été traduit en allemand et en français : H. Jolowicz, Z)rts Iliiniuelfahrt iind Vision des PropJieten lesaia, Leipzig, 1854 ; Migne, Dict. des Apocryphes, I, col. 647 sqq. Une nouvelle édition a été donnée parDillmann, iS^'jjelle a été traduite en français par René Basset, L’Ascension c^'/saie, Paris, 1894. La première partie ou martyre d’Isaïe a été traduite en allemand dans Kautzsch, Die Apocr. und pseud. des A. T., II, p. I ig sqq. La version éthiopienne a été faite sur un texte grec au plus tôt du v' au vu* siècle.

4. — f^es Paralipomènes du prophète Jérémie. Une version éthiopienne avait été publiée par Dillmann, Chrestomathia aethiopica, heii)7Àg, 1866. Le texte grec original subsiste dans de nombreux uumuscrits grecs ; sous sa forme actuelle c’est une notice du ménologe consacrée à Jérémie ; il a été pulilié d’abord par Cériani, Mon. sacra et profana, t. V, fasc. I, Milan, 1868, p. 9-18 et réédité d’après d’autres manuscrits par Rcndel Harris, The rests of the '.vords of Baruch, Londres, 1889. Une version arabe est conservée dans plusieurs manuscrits de Paris ; Jérémie, Baruch et leur ami Abimélech ont survécu à la prise de Jérusalem, le dernier s’est endormi sous un arbre et a dormi "jO ans. A son réveil, il retrouve Barvuh à Jérusalem et tous deux écrivent à Jérémie qui a suivi le peuple captif à Babylone ; ils lui mandent que la captivité est un châtiment, mais que le Seigneur fera cesser la captivité si le peuple consent à l'écouter. Il n’y a qu’une moitié du peuple qui écoute Jérémie, cette partie seule rentre à Jérusalem où Jérémie, avec Baruch et Abimélech, monte au temple pour offrir un sacritîce au Seigneur ; Jérémie meurt, mais ressuscite trois jours après et prophétise : « Glorifiez Dieu, dit-il, et le Fils de Dieu, Jésus-Christ. » Quelques manuscrits grecs ajoutent à la fin le chapitre du /)e vitis prophetarum consacré à Jérémie, c’est-à-dire font mourir le prophète en Egypte où il annonce la Aenue de Jésus-Christ. — Sous sa forme actuelle, c’est certainement une œuvre chrétienne — appelée parfois seconde apocalypse de Baruch — mais il est possible que l’auteur du ménologe, ici comme ailleurs, ait utilisé des sources anciennes ; il a peut-être utilisé un écrit juif, composé vers 140 de notre ère « pour préparer la restauration de Jérusalem par la conversion des Juifs toujours prévaricateurs. » Cf. Dictionnaire de la Bible de F. Vigouroux, t. I, col. ^63.

5. — Apocalypse de Baruch. On n’en possédait que la lettre de Baruch aux dix tribus (chap. lxxviiiLxxxvi) publiée en syriaque dans les Polyglottes de Paris et de Londres. Cériani a publié le texte syriaque d’après le Codex Ambrosianus, Monumenta sacra et profana, t. V, 2, p. i 15-i 80, Milan, 1866. Ce ms. a été reproduit depuis en photolithographie, Tz-rt/is/a^/o syra PesehittoVeteris Teste codice Ambrosiano, Milan, 1879-83, fol. 267-267. Fritzsche a traduit en latin le texte syriaque édité par Cériani, IJbri apocryphi Veteris Testamenti, Leipzig, 1871. Enfin M. Kmosko a réédité le texte syriaque avec une traduction latine dans la Patrologia Syriaca de Mgr Graffin, t. II, Paris, 1907. Baruch prophétise la ruine de Jérusalem en l’an 70 et la revanche messianique du peuple de Dieu. Le calcul des semaines, suggéré par un chapitre de l’ouvrage, a conduit M. Dillmann à placer sa composition sous Trajan (7 117). Le syriaque n’est qu’une traduction d’un texte grec, le manuscrit l’affirme et des arguments intrinsèques viennent confirmer son témoignage. L’ouvrage est étroitement appa renté au IV' livre d’Esdras, aussi Ewald les attribuait au même auteur. En général, on tient que l’auteur de l’un des deux ouvrages a connu l’autre. Le caractère de l’Apocalypse de Baruch est plus strictement juif que celui du IV livre d’Esdras, ce dernier renferme plus de passages messianiques et a donc joui de plus de considération dans l’Eglise.

Editions et traductions : Cériani avait déjà traduit l’Apocalypse en latin, Monum. sacra et profana. Milan, 1866, 1. 1, 2, p. 73-89 avant de l'éditer, /i/i/., t.V, 2. Elle a encore été traduite par Bissel, The Apocrypha of the Old Testament, New-York, 1880, p. 668 sqrj. ; Charles, The Apocalypse of Baruch, Londres, 1896 et Ryssel dans E. Kautzsch, Die apocr. und pseudep. des A. T., Tubingue, 1900, p. 402-446. Voir la littérature dans Mgr Graflin, Patrologia Syriaca, t. II, col. 1069.

La lettre de Baruch qui termine l’Apocalypse est adressée aux neuf tribus et demie qui étaient au delà de l’Euphrate, pour leur annoncer ce qui s’est passé à Sion, pour les encourager et leur donner bon espoir. La version sjriaque — en sus des éditions Cériani et Kmosko (Patrol. Syriaca) — a encore été publiée par P. de Lagarde d’après un ms. de Londres du VI* siècle, Libri Veteris Testamenti Apocrvphi, heij)zig et Londres. 1861, p. 88-93 et par R. H. Charles, The Apoc. of Baruch, Londres, 1896, p. 125-167.

Une courte apocalypse de Baruch différente de tout ce qui précède a aussi été éditée dans Texts and studies, V. 1, p. 84-94- Baruch voit et décrit les mystères du ciel ; cf. Ibid, p. 96-102.

6. — L’histoire des Iiéchabites.Déelopjteech.71.^x' de Jérémie, en nous apprenant ce que sont devenus les Réchabites et quelle a été leur récompense. Le moine Zosime demande à Dieu « de lui montrer où demeurentles bienheureuxfils de Jonadab qui furent retirés du monde au temps du prophète Jérémie. » Il est transporté miraculeusement au I>ord du fleuve Océan (dans le grec : du fleuve Eumélès), puis aux îles des Bienheureux, Les Réchabites jeûnent de neuf heures à neuf heures ; à ce moment ils se rassasient des fruits des arbres et boivent d’une eau douce comme le miel qui coule à cette heure seulement des racines des arbres ; ils n’ont pas de pluie ni de neige et ne travaillent pas ; lorsque l’un d’eux doit mourir, les anges viennent lui annoncer sa mort et chercher son âme, la moitié se marient et l’autre moitié vivent dans le célibat ; un ange leur a annoncé l’Incarnation. Ils écrivent tout cela sur des tables que Zosime rapporte avec lui. Un manuscrit grec ajoute seul que le démon fut jaloux de Zosime et craignit que le récit de la vie des bienheureux n’excitât les hommes au bien ; il le tenta donc, mais inutilement. Zosime vécut encore trente-six ans, et les anges vinrent chercher son âme. — La forme actuelle du récit est évidemment toute chrétienne, elle reflète même assez fidèlement l’idéal des certains moines orientaux ; il est cependant vraisemblable qu’une légende juIac a dû raconter aussi le sort des Réchabites ; nous en aurions ici une adaptation chrétienne. C’est sans doute dans ce sens qu’il faut entendre la phrase suivante d’un manuscrit syriaque : « Cette histoire fut traduite de la langue hébraïque en grec et du grec en syriaque par saint Jacques d’Edesse (-j- 708). » — Le texte grec a été publié clans les Texts and studies de A. Robinson, II, 3 Cambridge, 1893, pp. 86108, sous le titre « Récit de Zosime touchant la vie des Bienheureux ; » l'éditeur rappelle qu’une « apocalj’pse de Zosime » figure sur d’anciens catalogues d’ouvrages apocryphes et croit qu’elle peut être identifiée avec la présente publication ; la version syriaque a pour titre : « Histoire des fils de Jonadab, fils deRéchab, qui demeurent dans la grande mer l’océan.