Aller au contenu

Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 1.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

173

APOCRYPHES

174

Dieu les montra au bon moine Zosime. » Elle a été puliliée avec traduction française par F. Xau, Les fils de Jonadab, fils de Réchab, et les iles fortunées, Paris, 1899.

n. Les i’ies des prophètes. Racontent avec plus ou

moins de légendes la vie de chaque prophète. Nous avons déjà dit que Jérémie est censé mourir en Eo’vpte. Il prédit l’Incarnation de Notre-Seigneur et les' Juifs le lapident. Abdias est né à Sichem. C’est le troisième capitaine qui fut envoj'é par Ochozias pour chercher Elle (IV Rois, i, 13-15) ; il quitta le service du roi et s’attacha à Elie. Jouas est le tils de la veuve de Sarephta chez laquelle se retira le prophète Elie, etc. Cet ouvrage indicpie aussi l’endroit de la sépulture de chaque prophète. L’ouvrage est attribué à S. Epiphane par les manuscrits : « De notre saint Père Epiphane sur les prophètes, comment ils sont morts et où ils sont enterrés. » Personne n’admet plus que S. Epiphane en soit l’auteur, mais il a joui d’une grande vogue et a été utilisé par les historiens. Cf. Clironicon PascIiale., Migne, Pat. gr., XCII, et une Chronique syriaque anonyme éditée par S. B. Mgr Bahmani, patriarche des syriens catholiques, <lans la Be^nie de V Orient chrétien, 1907. Un correspondant de Jacques d’Edesse(-|- 708) lui demandait son avis sur les légendes d’Abdias et de Jonas, et Jac pies d’Edesse répondait déjà qu’elles n’avaient aucun fondement dans l’Ecriture et étaient apocryphes. Il ne nomme pas l’auteur de ces légendes.

Editions : Deux rédactions de l’ouvrage ont été éditées par Migne, I^atr. gr. t. XLIII, col. 398-428. La première, p. 398-4 1 4 e^^t traduite en latin. Cf. Th. ?tc)ievvLs.rv, Prophetarum yitæ fahulosae, Leipzig, 1907. F. Nau.

II. Apocryphes du Nouveau-Testament. — A. Evangiles apocuyphks. — Les Evangiles apocryphes sont des écrits qui paraissent raconter l’histoire de faits évangéliques, mais sont demeurés en dehors du canon, c’est-à-dire de la liste oiricielle, des Evangiles reconnus par l’Eglise.

Le canon de l’ancienne Eglise romaine, qui porte le nom du pa|)e saint Gélase, 492-496, dans Mansi, Sacrorum concilioruni noya et amplissima collectio, l’j&i. t. VIII, col. 150, mentionnait, comme apocryphes et non admis à la lecture publique, huit évangiles placés sous un nom d’apôtre et quatre autres écrits similaires. P’abricius, Codex apocryphus A’or/ Testamenti, Ilamboiu’g, 1708, t. L p. 835*, un des premiers auteurs qui se soient appliqués à chercher les restes de cette sorte d’ouvrages, prétendait avoir trouvé trace d’une quarantaine d'évangiles apocryplus distincts. Ce iujml)re a été considéral)l<'ment réduit depuis. Aujourd’hui, c’est une vingtaine seulement qui i)araissent aux critiques dignes de mention.

On peut les diviser en trois groupes. D’un côté six évangikîs dont le texte nous a été conservé, et qui api)artiennenl, dans leur ensemble, à la période <hi m' au V* siècle. De l’autre, un groupe d’environ quatorze, qui ont vu le jour au cours du n* siècle. Hnlin deux pièces d’un caractère spécial, dont cpielquescrili<pics se demandent si elles ne contiemlraienl pas une tradition du 1" siècle et ne pcuu’raient pas être mises en parallèle avec les Evangiles canoni(pies.

PuRMiiai (wtoui’K : Evangiles apocryphes conservés. du m » au ve siècle.

A’otice. — Les évangiles apocryphes dont le texte nous est parvenu sont au nond)re de six.

Quatre portent sur les origines de l’histoire évangcli(]iie, c’est-à-dire sur la vie cachée de Jésus, de Marie et de Joseph.

1° Le Protévangile de Jacques, ou Histoire de Jacques sur la naissance de Marie. Cet écrit, rédigé en grec, comprend 26 chapitres, dont les 17 premiers racontent la vie de la Sainte Vierge avant l’Annonciation : sa naissance, son enfance, sa vie au tenqde, son mariage avec Joseph. Les 8 derniers racontent les débuts de l’histoire évangélique : ils suivent les récits canoniques de la nativité de Jésus, de la visite des Mages et du massacre des Innocents. Le ProtéAangile de Jacques, dans sa forme actuelle, n’est pas antérieur à la lin du iii<' siècle et paraît dater plutôt du ive. Toutefois, d’après jNI. Harnack, Geschichte der altchristlichen Litteratur, 11' part.. Die Chronologie, 1897, t. I, p. 600, plusieurs de ses récits fondamentaux seraient des productions du 11' siècle : tels, le fond des chapitres contenant la préhistoire de Marie, le récit de la naissance de Jésus, censé fait par saint Joseph, et celui du meiu-tre de Zacharie. — Texte dans Fabricius, op. cit., t. I, p. 66 sq ; Thilo, Codex apocryphus Aovi Testamenti, Leipsick, 1882, t. I, p. 169 sq. ; Tischendorf, 7 : » 7/no’e//rt apocrypha. Leipsick, 1853 et 1876, p. I sq. Traduction française dans Rrunet, Les Evangiles apocryphes, Paris, 1849, p. 1 14 sq.

Une adaptation latine du Protévangile grec de Jaccpies, avcc remaniements et additions, a donné naissance à V Evangile du pseudo-Matthieu, en 42 chapitres. Une simple révision de ce dernier ouvrage a produit l’Evangile de la Aativité de Marie, en 10 chapitres. L’un et l’autre écrits dérivés appartiennent à la lin du iv', ou au ve siècle. — Texte du premier dans Tischendorf, op. cit., p. 50 sq. ; cf. Thilo, op. cit., p. 889 sq. Traduction des chapitres i-xxiv dans Brunet, op. cit., p. 180 sq. Texte du second dans F"abricius, op. cit., p. 19 sq. ; Thilo, op. cit., p. 317sq. ; Tischendorf, op. cit., p. 106 sq.

20 UJIistoire de Joseph le charpentier, récit en 82 chapitres de la vie et de la mort du père nourricier de Jésus, placé dans la bouche du Sauveur parlant à ses disciples. L’ouvrage a été rédigé en arabe vers les iv* ou v' siècles. — Texte arabe dans Thilo, op. cit., p. I sq. Texte latin dans Tischendorf, op. cit., p. 115 sq. Traduction française dans Brunet, op. cit.,

P-, '7sq 3° h’Evangile de Thomas, dont on possède diverses recensions, grecques et latines. C’est une collection d'épisodes merveilleux, rattachés à l’enfance de Jésus, depuis l'âge de cinq ans, jusqu'à sa visite au temple. Le fond de l’ouvrage pourrait être de la lin du ne siècle, mais il est impossible de discerner ce qui est primitif dans nos textes actuels, beaucoup plus récents. — Texte grec développé en 19 chapitres, avec second texte grec, en 1 1 chapitres, et texte latin en 15 chapitres, dans Tischendorf, op. cit., p. 184 s(j. Premier texte grec, avec version latine, dans Thilo, op. cit., p. 275 sq. Texte grec et version latine des 7 premiers chapitres dans F.ibi-icius, op. cit., p. 159 sq. Traduction française du premier texte grec dans Brunet, op. cit., p. 14' sq.

4° Enfin, l’Evangile arabe de l’enfance, dont les 9 premiers chapitres suivent les récits canoniques concernant la naissance et l’enfance de Jésus ; les chapitres x-xxv racontent les épisodes merveilleux qui signalèrent le voj^agc et le séjour en Egypte ; les chapitres xxvi-lv rauu'-nent le Sauveur en Judée et décrivent, en s’inspirant de l’Evangile de Thomas, les prodiges de son enfance jusqu'à douze ans. L’ouvrage est une conq)ilation du iv* ou du v' siècle. — Texte arabe et latin, dans Thilo, op. cit.. p. 65 s(|. Texte latin dans Fabricius, op. cit., p. 168 sq. ; Tischendorf, op. cit., p. 171 sq. Traduction dans Brunet, op. cit., p. 07 sq.

Les deux autres apocryphes du premier groupe se