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JÉSUS CHRIST

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coup manifeste le sens profond impliqué dans la formule de son apôtre. Pour le dire Christ, p’ils du Dieu vivant, avec cette plénitude, il n’a fallu rien de moins qu’une révélation du Père :

En réponse, Jésus lui dit : « Bienheureux es-tu, Simon ills de Jean, car la clinir ni le san^ ne t’ont pas révélé [ceci], mais mon Père qui est dans les deux. Et moi, je le dis que tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon Eglise l’t les Portes de IVnfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux, et ce que tu lieras sur terre sera lié dans les cieux, et ce que lu délieras sur terre sera délié dans les cieux. » Mt., x » I, 17-20.

133. — Suit une recommandation sévère de discrétion. Les disciples se donneront bien de garde d’annoncer à quiconque que Jésus est le Christ… Cependant le fondement est posé, et le Seigneur, s’appliquant les prophéties anciennes, s’identilie ouvertement avec ce « Serviteur de lahvé » que les grands voyants d’Israël avaient discerné dans le lointain des âges, soulTrant pour réparer les prévarications du peuple de Dieu, caution des pécheurs, allant par la honte et la mort à une gloire immortelle :

Dorénavant Jésus Christ commença de remontrer à ses disciples qu’il lui fallait monter à Jérusalem et beaucoup souffrir de la part des anciens, des princes des prêtres et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. Mt., XVI, 21.

Pierre veut plaider pour une mission où la souffrance, la dérision et la mort n’auraient pas de place. Mais il est cette fois durement rebuté par le Maître qui, nonobstant le vif chagrin des siens (^xv.i OuTt/, 0y, 7m ^yoSov, >/<., xvii, 23), reprend et accentue sa prédiction :

Sur le point de monter vers Jérusalem. Jésus prit à part les Douze et leur dit, chemin faisant : « Voici, nous mouton !

  • vers Jérusalem et le Fils de l’homme sera livré aux

princes des prêtres et aux scribes, et ils le condamneront à mort et le livreront aux Gentils pour être bafoué, flagellé, crucifié, — et le troisième jour il ressuscitera. ».1/i., XX, 17-20.

186. — Cependant, versla victime désignée, tous les attributs divins convergent. Intercesseur universel, il sera toujours présent au milieu de ceux qui prieront en son nom. Rémunérateur tout-puissant, il assure le centuple des biens spirituels en ce monde, et la vie éternelle en l’autre à tous ceux qui quitteront biens ou affections temporelles pour s’attacher à lui. Médiateur indispensable entre Dieu et les hommes, juge de tous, il prononcera la sentence finale en la fondant sur la nature des rapports que l’homme aura i’olontairement entretenus avec sa personne. f.omme la pécheresse dont saint Luc nous a raconté l’histoire (Le, vii, 36-60), et à qui beaucoup dépêchés ont été pardonnes parce qu’aussi elle aima beaucoup Jésus, chaque homme peut se demander : « Ai-je aimé le Maître ? L’ai-je servi ? » — Tout se résume là. Dans les récits en images du jugement ûnal, le dispositif, la plaidoirie des méchants et la sentence manifestent la même pensée, que M. J. Lebheton formule ainsi :. être attaché à Jésus, c’est le salut ; n’être pas connu de lui, c’est la mort’». Ajoutons : la mort éternelle.

n Là où ils sont deux ou trois réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. « Ml., xviii, 20.

n Quiconque laissera sa maison, ses frères ou ses sœurs, son père, ou sa mère, ou sa femme, ou se^ biens à cause de mon nom, recevra beaucoup plus et héritera la vie éteroelle. ».Mi., XIX, 29.

1. J. Lebeeton, Origine », p. 238.

« Tous et chacun de ceux qui me disent : « Seigneur, 

Sfigneur ! » n’entrera pas dans le lîoyaumc des cieux, mai » celui qui fait la volonté de mon l’ère des cieux. Beaucoup me diront en ce jour-lù |du jujj ; ement] : « Seiçneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en votre nom. et n’avons-nous pas chassé des dénions en votre nom, et n’avoiis-nous pas opéré cent prodiges en votre nom.’» — Alors je nndiai ce témoignage à leur sujet ; « Je ne vous ai jamais connus [comme miens]. Loin de moi, les artisans d’iniquité ! » Mt, , vii, 20-2-’i,

« Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’honinie…

La moisson, c’est la consommation du siècle [présent] ; les moissonneurs sont les anges. Comme donc on ramasse l’ivraie et on la jette au l’eu, ainsi en sera-t-il à la consommation du siècle. Le Fils de l’homme enverra des anges et ils ramasseront [en les triant] dans son Royaume tous les scandales et les artisans d’iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise de feu. » Mt., xiii, 37-’12.

Il Lors donc que le Fils de l’homme viendra en sa gloire, et tous les anges avec lui, il s’assiéra sur le trône de sa gloire et toutes les nations seront réunies devant sa face et il les séparera les uns dus autres comme un berger sépare les brebis des boucs. Et il placera les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux de sa droite : « Venez, les bénis de mon Père, entrez en possession du Royaume préparé pour vous depuis la constitution du monde : o : ir j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, … j’étais malade et vous m’avez visité… » Les justes répondi’ont alors : « Seigneui-, tpmnd vous avons-nous vu avant faim et vous avons-nous di>nné à manger, ou ayant soif et vous avons-nous donné à Loire.-’… » — Et répondant le Roi leur dira ; n Je vous le dis en vérité : pour autant que vous l’avez fait à mes frores que voici, les moindres, c’est h moi que vous l’avez fuit ! » Mt., xxv, 31-’il.

187. — Doit-on s’étonner du rôle que s’arroge Jésus de Nazareth ? — Mais David, parlant en prophète, l’a appelé son Seigneur, encore qu’il dût être, d’une certaine façon, son fds I Il est le Maître unique, tout comme Dieu est le Père unique. Ses paroles ne passeront pas : ciel et terre passeraient plutôt. Son sang répandu mettra le sceau ou, pour mieux dire, consommera la nouvelle Alliance de Dieu avec les hommes, non la figurative, mais la définitive, non celle qui unissait à lahvé une famille ou une race, mais celle qui fera, en droit et en puissance, de toute àme humaine, l’épousée du Seigneur tout-puissant.

Car tous ceux qui étaient venus, avant Jésus, parlant au nom du Seigneur, n’étaient que des serviteurs et des porte-parole : lui seul est le Fils bien-aimé.

Jésus leur dit : « Comment donc David, parlant en esprit, appelle-1-il [le Christ] son Seigfieur, disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : " Sieds-toi à ma ilroite Jusqu’à ce que je place tes ennemis sous tes pieds".

Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ? 1) Mt., XXII, 43-46.

« N’appelez personne sui- terre votre père (au sens transcendant

du mot) : un seul est votre père, le [Père] céleste. Et ne vous faites pas ajipeler maîtres, car vous n’avez qu’un maître, le Christ. » Mt., xxiii, 9-11.

Il Le ciel et la terre passei’ont : mes paroles ne passeront pas. » Mt., XXIV, 35.

Prenant le calice et ayant rendu grâces, il le leur donna, disant : « Buvez-en tous. Car ceci est le sang de l’Alliance, qui sera répandu pour beaucoup en rémission des péchés, a Mt., XXVI, 28.

« Ecoutez une autre parabole : Un certain père de

famille planta une vigne. Il l’entoura d’une baie, y creusa un pressoir, y bâtit une tour de garde, loua sa vigne k des cultivateurs et partit en voyage. Quand te temps des fruits approcha, il envoya >es serviteurs aux vignerons pour prendre les fruits. Mais les vignerons, se saisissant de ses serviteurs, battirent I un, tuèrent l’autre, lapidèrent un troisième. Derechef [le maître] leur envoya de nouveaux