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JOB

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Job le |)rcinit’r prend la parole. Sans s’adresser directement à personne, il exhale sa douleur en plaintes amères, et maudit le jour qui la vu naître. Un chapitre tout entier (le in°) est consacré à ce

monologue.

Premier entretien (chap. iv-xiv).

i) Eliphaz de Thénian s’entretient avec Job (iv-vii). o) Kliphaz parle le premier (iv et v). h) Job lui répond (vi et vu).

2) Balilad de Suah prend la parole à son toui’(viii-x).

a) Il s’adresse à Job (viii).

b) Job lui répond (ix et x).

3) So[)har de Naaraa parle en troisième lieu (xi xiv). a) Sophar interpelle Job (xi)h ) Le patriarche riposte avec énergie (xii-xiv)

Deuxième entretien (chap. xv-xxi).

i) Eliphaz reprend la discussion (xv-xvii).

(7) Son discours forme le thème du chap. xv.

h) La réponse de Job tient dans les chap. xvi et xvii. a) lîaldad parle de nouveau (xvm-xix).

a) Son discours occupe le chap. xviii.

/’) Job répond dans le chap. xix. 3) Sophar argumente une seconde fois (xx-xxi).

« ) il expose ses idées dans le chap. xx.

I>) Le patriarche les réfute (chap. xxi).

Troisième entretien (chap. xxii-xxxi). — Deux personnages seulement interviennent : Eliphaz et lîaldad. Sophar cette fois n’ajoute rien et écoute.

i) Eliphaz recommence à parler (chap. xxiixxiv). rt) Son discours occupe un chapitre (xxii). /’) La réponse de Job forme les deux chap.

XXIII-XXIV.

a) Ualdad se contente d’ajouter quelques mots (xxv-xxxi).

« )Son bref discours faille sujet du chap. xxv.

h) Job lui répond longuement (xxvi-xxxi).

Alors se produit l’intervention d’un quatrième interlocuteur, Eliu, qui parle à quatre reprises différentes sans que Job ni personne lui réponde.

i) Le premier discours d’Eliu se lit dans les chap.

XXXll-XXXIII.

a) Ce discours est précédé d’une transition narrative en prose qui occupe les versets i à du chapitre xxxii.

fc) Le discours proprement dit se prolonge jusqu’au chapitre xxxiv.

2) Le second discours d’Eliu commence et se ter mine avec le chapitre xxxiv.

3) Le troisième n’occupe non plus qu’un chapitre,

le XXXV. .’i) Le ffuatriome eniin fait le thème des chap. xxxvi et xxxvii.

Quand Eliu a Uni, Jéhovah intervient ; c’est la théophanie. Dieu parle à deux reprises différentes avec une éloquence dont l’éclat et la vigueur jettent le patriarche et ses amis dans l’étonneuient (chap.

.XXXVIII-XLII, 6).

I) ht premier discoursde Jéhovah est contenu dans les chap. xxxviii et xxxix.

a) Le second se lit dans les chap. xi. et xm.

3) Eii(in Job tente une réponse très humble et confesse sa présomption (xLii, i-O).

Le poème se termine comme il a commencé, par une narration en prose ; c’est l’épilogue (xlii, 7-16).

II. Auteur et date du livre de Job. — Un seul et méiue auteur, hébreu d’origine, a composé ce poème. Notre but n’est point de réfuter les objections de la critiipie moderne contre l’unité littéraire du livre ; nous laissons ce soin aux biblistes de profession. Observons seulement que dans cet écrit l’enchaînement des idées, la marche de la discussion, l’habile agencement des parties qui se répondent et se complètent, tout accuse une évidente homogénéité de composition. Renan (Le livre de Job, pp. xliii-l) l’avoue, et ne fait d’exception que pour le discours d’Eliu « qui dérange, selon lui, l’économie du poème ». Aux exégètes de répondre.

Nous ignorons le nom du poète ; ce ne fut ni Job, ni Eliu, ni un autre des trois amis du patriarche. Une seule chose paraît démontrée, c’est que l’auteur — Israélite — vivait à l’époque la plus llorissante de la littérature hébraïque. Feu nous importe comment il s’appelait : « (.)uis hæc scripserit, dit S. Grégoire, valde supervacue quæritur, quum tamen libri auctor Spiritus sanctus lideliter credatur. » (P. L., LXXV, Ô17.)

m. Caractère divin du livre de Job. — L’inspiration divine du livre de Job a toujours été admise tant par la Synagogue juive que par l’Eglise chré tienne. Les plus anciens conciles, le concile de Laodicée, le troisième concile de Carthage, le deuxième concile de Constantinople, enfin les conciles de Trente et du’Vatican rangent sans hésiter notre poème parmi les écrits inspirés de l’Ancienne Alliance. Unanime fut la tradition des Pères à cet égard. S. Clj- : ment romain — nous ne citons que lui parce qu’il appartient à la plus haute antiquité — allègue à plusieurs reprises dans sa belle lettre aux Corinthiens le livre de Job comme livre à’Ecriture ou inspiré. Les emprunts qu’il lui fait sont presque tous précédés des formules : scriptum est, dicit Deus, dicit sermo sacer (l Cor., xvii, 3 coll. Job, i, i ; xxix, 3, 4 coll. Job, IV, 16-18 ; XXXIX, 3-9 coll. Job, iv, 19 ; V, 5 ; LVi, 6 l5 coll. Job, v, 17-26 ; xxx, 4, 5 coll. Job, XI, 2, 3). — Qu’on n’objecte pas que d’autres Pères ou écrivains apostoliques : Ps. Barnabe, S. Polycarpe, S. Ignace d’Antioche, l’auteur de l’Epître à Diognète, ne font pas la moindre allusion à ce livre. Ce silence n’est point aussi absolu qu’on le dit, car dans le Pasteur d’HERiiAS (Visio iv. 3, 4 coll. Job, xxiii, 10) on trouve au moins une citation prise selon toute vraisemblance du poème de Job. Que si, de vrai, les autres Pères ne citent pas Job, cela s’explique par ce fait qu’ils n’en eurent point l’occasion.

S’ensuit-il que tous les passages et assertions du livre de Job jouissent objectivement d’une autorité divine ? Nullement. Rappelons les principes. Un livre, un texte, est divin de deux manières : ralione o/igiuis, comme s’exprime l’Ecole, ou raii’one materiae.Mn livre « divin » ratione originis a Dieu pour auteur principal ; sous ce rapport, le poème de Job est divin du premier chapitre au dernier. Un livre est « divin » ralione materiæ quand il renferme i) des vérités proférées par Dieu lui-même, ou encore 2) un enseignement objectivement vrai (par suite digne de Dieu) et d’ailleurs inspiré (contenu dans un livre ou passage ayant Dieu pour auteur principal), ou enfin 3) des doctrines que Dieu a approuvées en les faisant siennes.

Cela posé, nous disons 1) que les passages du livre de Job où l’écrivain sacré parle en son nom propre, et ceux dans lesquels il rapporte les discours de Dieu, jouissent d’une autorité divine. Ainsi le prologue