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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 3.djvu/64

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MARIE, MERE DE DIEU

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— Ssinchez, de Matrimonio, Anvers, lO-jo. — Wernz, De Mairimonio, Rome, igo^. — Boeckenholï, Die Unaufloeslichkeit der 7171e, Munich, 1908. — Bonomelli, // Divorzio, Rome, 1910. — De Smet, /.’< Sponsalihus et Mairimonio, Bruges, 191 1. — Didon, Indissulubilité et Dn’orce, Paris, 1880. — Ileuser, De Potestate statiiendi impedimenta divimentia pro fidelium matrinioniis soli Ecclesiæ propria, Lou^ vain, 1853. — Melata, De Potestate qua matrimonium regitur, Rome, 1908. — Mercier, Les devoirs de la vie conjugale, Lettre pastorale de 1909. — Pisani, Les nullités de mariage, Paris, igo6. — Bebel, La femme dans le passé, Paris, 1891. — Dessaules, Les Erreurs de l’Eglise en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, Paris, 189^.

— Esmein, Le Mariage en droit canonique, Paris, 1891. — Fonsegrive, Mariage et union libre, Paris, 1904. — Joly, La crise du mariage (le Correspondant de 1902, janvier). — Le Roy, La Religion des primitifs, Paris, 1909. — Planiol, Traité élémentaire de droit civil, Paris, 1908-10. — Westermarck, Origine du mariage dans l’espèce humaine, Paris. 1895. — Basdevant, Des Rapports de l’Eglise et de l’Etat dans la législation du mariage, Paris, 1900. — Goulon, Le Divorce par consentement mutuel, sa nécessité, sa moralité, Paris, 1902. — JacquSirl, Essais de statistique mora/e, Bruxelles, 1909.

— Laurent, La liépudiation et le Divorce par consentement mutuel. Paris, 1904. — P. et V. Margueritte. Les deux Vies ; l’JClurgissement du Divorce, Paris, 1902. — Morizot-Tliibault, La Femme et le Divorce, Réforme sociale, a. 1901. — Peytel, i, ’i’n(OH libre devant la Loi, Paris, igoS. — P. Bourget, Un Divorce, Paris.

P. Castillon, s. J.


MARIE, Mère de Dieu.

I. Marie dans l’Ecriture sainte, I° Ancien Testament :
II° Nouveau Testament.

II. Marie dans l’ancienne tradition patristique. 1° Tradition anténiccenne.

Du Concile de Nicée(325) au Concile d’Ephèse

A. Eglise grecque : saint Athanase ; saint Epiphane.

B. Eglise syriaque : saint Ephrem.

G. Eglise latine : saint Jérôme ; saint Ambroise ; saint Augustin.

III. Principales prérogatives de Marie.
Maternité divine.
Virginité perpétuelle.
Sainteté éminente.
Immaculée Conception.
Assomption corporelle.
Intercession universelle.

Nous lisons dans l’Evangile que les Mages, venus d’Orient à Bethléem, au berceau du Roi nouveau-né,

« trouvèrent l’enfant avec Marie sa mère » (Matt., 

II, 1 1). Gomme ces prémices de la genlilité, tous ceux qiii, au cours des siècles, vinrent à Jésus, ne devaient le trouver qu’avec Marie. En effet, la religion du Christ assigne à la Vierge-mère une place de choix, à laquelle la place d’aucune autre pure créature ne se peut comparer. C’est que, par ses relations intimes avec le Fils de Dieu, Marie s’élève incomparablement au-dessus de tous les hommes et de tous les anges. La dignité de Mère de Dieu, qui lui appartient au sens propre, appelle d’autres privilèges glorieux, que l’Eglise propose à notre foi, et lui donne droit à notre spécial hommage. El ce n’est pas tout : en

même temps qu’elle touche, par sa maternité, à l’ordre divin, Marie couvre de sa puissance l’humanité tout entière ; elle remplit un rôle essentiel dans le dessein de la Rédemption et dans l’économie de notre salut. Mère du Christ selon la nature, elle est encore, selon la grâce, mère de tous les chrétiens, qu’elle enfante à la vie surnaturelle.

Méconnaître la grandeur de Marie, c’est à la fois faire affront à Jésus et blesser, en un point particulièrement sensible, la pureté de la religion chrétienne.

En toute justice et vérité, la dignité transcendante de Jésus commande qu’on hur.ore sa mère ; et ceux qui font difficulté de le reconnaître peuvent être légitimement soupçonnés de n’avoir pas bien compris Jésus ; car c’est une loi de nature que le mérite des enfants rejaillisse sur les parents. Elle avait bien raison, cette l’enime de l’Evangile qui, entendant la parole de Jésus, s’écriait : « Bienheureux le sein qui vous a porté et les mamelles qui vous ont nourri I «  (Luc, XI, 27.) Donc, à qui se scandalise des témoignages de la piété chrétienne envers Marie, on doit dired’abord : étudiez Jésus [voir article Jésus Christ]. Mais une réponse aussi générale ne saurait sullire à qui veut apprécier rigoureusement les titres de Marie à nos hommages.

En lait, la dévotion des fidèles envers Marie a toujours été croissant dans l’Eglise, à mesure que l’enseignement des docteurs et les dilinilions du magistère infaillible mettaient en meilleure lumière ses glorieuses prérogatives. Mais l’hérésie n’a pas plus épargné la Mère que le Fils, et le rationalisme à tous les degrés se scandalise du culte dont elle est l’objet, comme d’une renaissance de l’idolâtrie, ou du moins comme d’une excroissance fàchçuse sur le tronc de la religion catholique. Ce reproche, souvent résumé dans le nom barbare de Mabiolatrie, fera l’objet d’un article spécial. Présentement, nous nous attacherons à établir les fondements positifs du culte rendu à Marie.

Il est juste de reconnaître que, si la Mère du Verbe incarné eut, dès l’origine du christianisme, sa place marquée au centre du dogme, l’avènement de son culte fut plus tardif. Il semble qu’on puisse, sans trop de présomption, indiquer la raison providentielle de cette différence. Le christianisme naissant avait tout d’abord à conquérir le monde, en lui faisant accepter cette donnée nouvelle, scandaleuse même pour la raison humaine : le mystère du Verbe incarné. Non pas une de ces éclosions mythiques familières à l’imagination des anciens Hellènes ; non pas une de ces apothéoses de héros qui avaient achevé de peupler leur panthéon, en y introduisant l’élite de l’humanité passée ; mais l’apparition, dans une chair mortelle, du Dieu trois fois saint, créateur de l’univers. C’était là beaucoup de nouveauté. Il fallait, avant tout, que le monde s’accoutumât à vénérer, sous les traits d’un homme, le Fils de Dieu, consubstantiel à son Père. zVussi la figure de Jésus Christ remplit-elle toute la révélation du Nouveau Testament. Le Père était déjà révélé ; le Saint Esprit demeure à l’arrière-plan. Plus tard, quand tout danger de confusion avec le polythéisme est conjuré, le mystère delà Trinité divine obtient, dans les écrits des Pères, le relief qui lui est dû. Alors aussi, le personnage de Marie sort de la pénombre ; après le Concile de Nicée, après la lumière décisive faite sur la divinité de Jésus Christ, sa mère peut paraître : nul ne s’avisera d’en faire une déesse. Les Pères s’appliquent à déduire les privilèges de Marie, et le peuple chrétien honore en elle ce qu’il avait toujours cru sans savoir l’analyser.

L’Ecriture, la tradition primitive, les décisions ultérieures du magistère ecclésiastique, sont ici, comme