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SACERDOCE CATHOLIQUE

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connaît cependant aucun inconvénient. Les physiologistes, au contraire, lui onttrouvé désavantages. Harvey et Haller connaissaient ses effets heureux sur la longévité chez les oiseaux, et la physiologie moderne n’est pas en contradiction avec eux sur ce point. La continence réalise une réservede forces. L'économie sexuelle favorise la longévité et les dillerentes formes de l’activité intellectuelle. » Cf. Fkhk, loc. cit., p. 316. Professeur Ascha.ffbnbuug de Cologne :

« Au cours de longues années, je n’ai pas rencontré un seul cas de troubles nerveux graves dont la

cause fût incontestablement l’onanisme, et j’ajoute aussitôt, pas un dont la cause fût la continence. Assurément, il peut n'être pas facile pour des jeunes gens vigoureux, surtout dans les conditions actuelles de la vie, de s’abstenir des plaisirs, mais je suis persuadé que cette abstention n’a pas de conséquences fâcheuses. » (LehrbuchderNen’enkrankheiten, herausgegeben von Dr. HansCurschmann, Berlin, Springer, 1909. VIII, Die psychasthenischen Zustande, von Prof. Dr. G. A-chaffenburg, p. 780.) Professeur Skvkd Ribbing :

« On récuse aujourd’hui beaucoup des autorités

qu’on invoquaitautrefois en faveur de la continence, sous le prétexte que la science moderne juge tout autrement les choses. Nous nousvoyons donc obligé de cueillir un petit bouquet de citations dans les écrits des auteurs les plus récents, pour répondre au reproche qu’on nous fait d'être arriéré…

« M. llubner écrit : « Il n’est absolument pas né< cessaire pour tous les hommes, au point de vue
« hygiénique, d’avoir des relations sexuelles » Le

célèbre spécialiste de la syphilis, Alfred Fournier, de Paris, exprime son avis en ces termes : « On a

« parlé indûment et à la légère des dangers de la
  • continence pour le jeune homme. Vous avoue'< rai-je que, sices danger » existent, je ne les connais
« pas, et que moi, médecin, j’en serais encore à ne
« pas les avoirconstatés, bien que les sujets d’obser « vation ne m’aient pas manqué en la matière. » 
« D’une série de leçons sur les maladies sexuelles, 

queR. Waldvogel lit à Gottingen devant les étudiants, nous extrayons ce qui suit : « … La continence, a dit-on, est physiologiquement nuisible. Depuis

« quelque temps, beaucoup de voix se sont élevées
« dans ce débat. Mais il faut observer ici qu'à côté
« des hommes, et c'étaient des hommes compétents, 
« qui insistaient sur l’innocuité absolue de la conti « nence, les autres ne formaient qu’une faible mino « rite et ne différaient des premiers que par un peu
« plus de réserve dans l’expression. » 
« De Lohedank, nous avons cette déclaration : 

C’estuneopinion très répandue que la continence

« ne va pas à la longue sans inconvénients pour la
« santé. D’après l’expérience de tous les médecins
« qui ont étudié la question, cette opinion est ahso « luinent fausse. On n’a jamais établi que la contik nence ait nui à une personne bien constituée… » 
« Noire manièredevoir personnellen’a pas changé

au cours des vingt-cinq ans qui se sont écoulés depuis que nous nous occupons d’hygiène sexuelle. Il a pu arriver que l’un ou l’antre de nos clients ne se soit pas accommodé d’une hygiène à base de continence, et que, pour cette raison, il ait cherché et trouvé près d’un collègue plus « libéral » un conseil répondant mieux à ses désirs. Mais la plupartde nos malades et de nos élèves ont été contents de la méthode. Handbuchder Sexual-Wissenschaftcn, herausgegeben von Dr. Albert Moll. Leipzig, 1912. Zehnter Hauptabschnitt, Sexuelle FAhik, von Professor Doctor Seved Ribbing, p. 9/|5 sqq.

Docteur Albert Moll :

t Je suis, moi aussi, persuadé que pour la grande majorité des hommes, ni pendant la jeunesse, ni plus tard, la continenceprolongéenc nuit à la santé. Il est en outre important d’insister sur ce fait que, plus on pratique longtemps la continence, mieux on la supporte et moins on est incommodé par la passion… Même chez les adultes, la continence n’a que rarement des conséquences gravement nuisibles à la santé… Il faut combattre cette superstition, — car c’en est une, - que les relations sexuelles sont nécessaires aux jeunes gens, et que. sans cela, leur santé serait compromise. > Handbuch der Sexual-Wissenschuften. JVeunter Hauptabschnitt, Sexuelle Hygiène, von Dr. Albert Moll ; 2, n. 2, Sexuelle Abstinenz und Hygiène, p. 887, 889.

Docteur Emile Kn.TîPELiN, professeur à l’Université de Munich :

« Il n’y a à ma connaissance absolument aucune

expérience qui permette d’attribuer à l’abstinence sexuelle une influence pernicieuse sur la vie psychique. Sinon, les jeunes fllles des meilleures familles seraient atteintes de catatonie dans une proportion effrayante. En général, chez les personnes bien portantes, l’excitabilité sexuelle décroît peu à peu par suite d’une continence prolongée. » Dr. Emil Kræpelin, Psychiatrie, 7,e Auflage. Leipzig, 1903, p. 76. »

Docteur R. von Krafft-Ebing, professeur de psychiatrie et de neuropathologie à l’Université de Vienne :

« Manque de satisfaction sexuelle. — On le considère souvent comme la cause de névroses et de

psychoses, mais il ne produit certainement d’effet que chez les névropathes tarés et dans les cas d’instinct génital d’une force anormale. Ces deux conditions se trouvent souvent réunies chez les individus tarés » Docteur. R. von Krafft-Ebing, Traité clinique de psychiatrie, traduit sur la cinquième édition allemande par le docteur Emile Laurent. Paris, Maloine, 1897. Liv. II, P. 11, les Causes de la fuite, chap. 11. Causes occasionnelles ou adjuvantes, p. 239.

Docteur L. Lokwbnfbld, spécialiste des maladies nerveuses à Munich :

« Pour déterminer l’influence de la continence sur

un groupe plus nombreux de sujets, on pourrait d’abord considérer l'étal sanitaire du clergé catholique. Cet état, en tout cas, ne témoigneraitpas, pour l’ensemble, d’une action néfaste de la continence sur le système nerveux. D’une fréquence spéciale des maladies nerveuses, particulièrement de la neurasthénie, dans le clergé catholique, je n’ai aucun indice, et notamment nos curés de campagne jouissent pour la plupart » de nerfs très robustes. Chez les neurasthéniques ecclésiastiques qui, au cours des années, sont venus me consulter sur leur état nerveux. à part de très rares exceptions, rien ne suggérait l’idée que la continence ait contribué à produire les troubles nerveux dont ils souffraient ; il y avait presque toujours assez d’autres causes. » Dr. Lowenfeld, Sexualleben und Nervenleiden, 3,e Auflage, Wiesbaden.Bergmann, 1903. §5, /)/e sexuelle Abstinenz beim Manne, p. 35.

« Pour résumer tout ce < ; ui vient d'être dit sur les

suites de la continence virile : il faut d’abord concéder que, dans certaines circonstances spéciales, la continence chez l’homme peut devenir nuisible au ssstème nerveux ; mais il faut en même temps constater qu’en général les incommodités résultant de la continence n’ont aucune gravité ; qu’il est rare, on peut bien dire exceptionnel, que des troubles sérieux s’ensuivent au point de vue nerveux ou psychique. (L’auteur a précédemment expliqué, p. ^o, que ces exceptions concernent les individus « qui, par des excès