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LE PANIER DE PÊCHE

Le souverain ne connaissait rien au monde de meilleur que ces beaux fruits veloutés, et, comme il était fort gourmand, il s’empressa d’aller admirer ceux qu’on lui apportait.

En les voyant il s’écria :

— Tu épouseras ma fille car personne ne possède de plus belles pêches.

La princesse qui était arrivée, elle aussi, appuyée sur le bras du ministre favori, dit à ce dernier :

— Je ne veux pas épouser ce petit rustre ; faites en sorte de me tirer d’embarras et je vous récompenserai.

Le ministre se tournant immédiatement vers le roi s’exprima ainsi :

— Sire, ce sont de belles pêches, c’est vrai, mais vous ne pouvez pas obliger votre chère fille à épouser ce garçon sans savoir s’il est intelligent. Or, je propose de lui confier trente lapins à garder dans la forêt voisine. Si, pendant trois jours, il les ramène chaque soir tous les trente, le mariage sera conclu.

— Accepté, dit le roi.

On mit aussitôt trente lapins dans un sac qu’on plaça sur le dos du pauvre gas.