Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/132

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Les années s’écoulaient et, chaque jour, le roi et la reine se félicitaient de leur résolution. L’enfant se fortifiait et devenait la plus charmante créature que l’on puisse imaginer.

La nourrice, Jeanne Hervochon, était femme d’un pêcheur, et avait maintes fois aidé son mari dans ses voyages aux Ébihens, à Césambre et même jusqu’aux îles Chausey. Elle était très adroite et dirigeait une nacelle aussi bien que le batelier le plus expérimenté.

Par une brûlante journée d’été, la nourrice eut l’idée, pour procurer à la petite princesse la douce fraîcheur de l’eau, d’aller faire une promenade en mer. Rien, dans la nature, ne pouvait faire craindre un orage, les poissons folâtraient près des rochers, et pas un nuage n’obscurcissait le ciel.

Jeanne prit l’enfant dans ses bras et s’élança gaiement dans une frêle embarcation.

Après avoir déposé Yvonne à ses pieds, elle s’empara résolument des rames et gagna le large.

Une heure ne s’était pas écoulée depuis