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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/133

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le départ de la batelière qu’un petit point noir fit tache à l’horizon. Les vagues commencèrent à moutonner, les poissons cessèrent leurs ébats, et bientôt le vent sur la côte courba la tête des tamarins et fit frissonner les bruyères.

Il était déjà trop tard pour regagner le rivage, la barque se serait infailliblement brisée sur les récifs.

La malheureuse femme s’oubliant elle-même, pleurait toutes les larmes de son corps, et levait les bras vers le ciel en priant Dieu de sauver la princesse qui lui avait été confiée.

Yvonne ne se doutait pas du danger qui la menaçait. Ballotée par la mer, elle dormait profondément au fond du bateau.

La tempête, cependant, redoublait d’intensité, et la nourrice crut que la barque allait chavirer. Elle se baissa trop précipitamment, pour ressaisir l’une des rames tombée dans l’eau et disparut dans l’abîme.

Yvonne dormait toujours.