Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/163

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bourse bien garnie, il me faut tout cela ! »

Son œil brilla d’une façon étrange. Il ôta ses sabots, ouvrit doucement une vieille armoire, et prit un long couteau qu’il examina avec attention.

Un instant près, il avait monté l’escalier et écoutait à la porte du grenier où reposaient les voyageuses. Elles dormaient profondément. Le bruit de leur respiration, seul, se faisait entendre.

Il poussa doucement la porte.

La pluie avait cessé de tomber, au dehors la lune brillait même d’un vif éclat, et sa lueur, passant à travers une petite lucarne, laissait voir Annette et sa mère enlacées l’une à l’autre.

Sans hésitation, comme un homme habitué depuis longtemps au crime, l’assassin s’avança vers le lit, leva le bras et frappa de toute sa force les deux malheureuses femmes.

La lune, cachée par un nuage, avait cessé de briller. Quand elle reparut et qu’elle éclaira de nouveau cette terrible scène, Mme  de la Silandais et sa fille, saines et