mêmes périls et, dans ses courses, ne jamais le quitter d’une semelle. Cette existence paraissait même lui plaire car, plus d’une fois, lorsque Louis arrivait au paroxysme du chagrin et commençait une course insensée, les yeux du valet lançaient des éclairs et un sourire plissait ses lèvres.
Quel motif pouvait donc le rendre joyeux devant l’atroce souffrance du pauvre garçon ?
III
C’était la fin de l’automne, l’époque des jours courts et brumeux. Le mariage de Jeanne était proche, et la tristesse de Louis augmentait.
Un soir qu’il revenait de la chasse, plus morose, et plus malheureux que jamais, son domestique rompit le silence le premier — ce qu’il n’avait pas encore fait — et dit :
— Maître, j’ai une communication à vous faire.
— Parle, répondit Louis, distrait.
— Je ne puis le faire ici. Il faut que vous vous laissiez conduire par moi quelque part.