Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/182

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viendrai la chercher ici, sur le haut de ce rocher.

— Tais-toi, misérable ! Jeanne t’appartenir ! Oh ! jamais, jamais ! Garde ton or, et laisse-moi sortir d’ici.

Satan toucha une pierre qui tourna aussitôt sur elle-même, et laissa pénétrer une bourrasque de vent. Louis sortit, et se trouva dans les grottes connues du rocher d’Uzel.

— Tu as huit jours pour réfléchir, lui cria le diable ; ce délai expiré, tu ne me verras plus. Pendant huit nuits je t’attendrai au pied du rocher.

À partir de ce moment, le Sarrasin ne reparut pas au Plessis, mais Louis le rencontra souvent dans ses promenades solitaires. Lorsque ce dernier songeait aux monceaux d’or de la grotte, Satan lui apparaissait immédiatement, tantôt à califourchon sur un talus, tantôt assis au pied d’un arbre, dans les clairières du bois, ou bien encore adossé aux pierres grises des landes. Partout il le trouvait, presque au même instant, dans les endroits les plus opposés.