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IV

Le hasard fit que Louis et Jeanne se rencontrèrent dans la campagne. Tous les deux furent l’un vers l’autre, sans lever les yeux. Tout à coup la jeune fille se mit à fondre en larmes et voulut s’éloigner. Louis lui prit la main qu’il serra dans les siennes.

En voyant les pleurs de Jeanne tomber dans la poussière du chemin, il pleura à son tour en lui racontant ses chagrins, ses souffrances, ses tortures et, enfin, sa visite au rocher d’Uzel.

La jeune fille, tout d’abord effrayée de ce récit fantastique se remit promptement et dit à Louis : « Dieu, qui nous voit, ne permettrait pas que sa fille devînt la proie du diable. Accepte, mon ami, puisque c’est le seul moyen qui nous est offert. Nous saurons, par des prières, déjouer les projets du malin esprit. »

Et les deux jeunes gens se quittèrent dans la crainte d’être aperçus.