Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

voulait, les paroisses entières de Pléchâtel et de Saint-Senoux, et il fit voir tant d’or au vieillard que celui-ci, ébloui, lui sauta au cou, l’appela son cher gendre, et congédia le galant qui avait ses entrées dans la maison.

Le mariage eut lieu un mois plus tard.


V

Les jeunes époux auraient été les plus heureux du monde, sans la date néfaste qui les préoccupait sans cesse.

Deux beaux enfants, nés de cette union, avaient seuls le privilège de faire sourire leur père, de plus en plus affecté à mesure que les jours, les mois, les années s’envolaient.

Jeanne était plus calme. Elle pria son mari de lui faire construire une chapelle sur l’un des coteaux qui avoisinent le bourg de Saint-Malo-de-Phily. Aussitôt qu’elle fut construite, elle la fit bénir et mettre sous la protection de la Vierge[1].

  1. Cette chapelle, nous dit le batelier, se trouvait située à la même place que celle que l’on voit aujourd’hui, et portait le même nom, ce qui n’est pas pro-