Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/192

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« Il criera plus haut : Curé de Lécousse, où es-tu ?… Je me cuterai encore plus avant et ne dirai rien.

« Mais le bon Dieu qui sait tout, qui entend tout, s’avancera vers moi et me dira d’un air menaçant : Curé de Lécousse, qu’as-tu fait de tes paroissiens ?… Alors je serai bien obligé de répondre, et je lui dirai : Mon Dieu ! pardonnez-moi ; mais bêtes vous me les avez donnés, et bêtes je vous les rends. »

C’est à ce même curé qu’est arrivée l’aventure suivante, si l’on en croit un petit couturier de Lécousse auquel nous devons ce récit.



Un paysan, du nom de Pierre Marchand, dont la demeure était isolée des autres habitations du bourg, s’aperçut qu’on venait, la nuit, dérober les légumes de son courtil.

N’étant pas très brave, le bonhomme n’osa pas s’embusquer dans les ténèbres pour appréhender le voleur au collet. Il imagina un autre moyen :

« Si je lui envoyais, pensa-t-il, quelques