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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/194

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de terreur, en reconnaissant une de leurs voisines. « Que faire ? que devenir ? » s’écrièrent-ils. La situation était grave, en effet, Pierre Marchand, les larmes aux yeux, se voyait déjà entre deux gendarmes à la prison de Fougères.



Jeanne fut la première à se remettre de son émotion. « Les femmes sont toujours plus rouées que les hommes », ajouta le couturier. — Personne ne nous a vus ni entendus, dit-elle ; mettons la vieille dans un sac, et allons la déposer à la porte de M. le curé.

Pierre, plus mort que vif, alla chercher un sac, mit la bonne femme dedans, chargea le tout sur son dos et s’en alla, suivi de Jeanne, vers la demeure du prêtre.

Arrivés au presbytère, ils placèrent le corps de la bonne femme, déjà raide, debout et appuyé sur la porte. Puis Jeanne appela d’une voix affaiblie : « M. le recteur ? M. le recteur ? Je voudrais me confesser