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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/199

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Le cheval avança brisant sous ses pieds soupières et assiettes.

Le marchand furieux s’empara d’un bâton et frappa, de toutes ses forces, la bête et la vieille. Celle-ci tomba par terre, et la foule, ameutée autour d’elle, s’aperçut qu’elle était morte. Les gendarmes accoururent et s’emparèrent du marchand qu’ils conduisirent en prison.

Un médecin fut aussitôt appelé, et déclara que la bonne femme avait été tuée d’un coup de fusil en pleine poitrine, et n’était certainement pas morte des coups de bâton qu’elle avait reçus.

Sur cette déclaration, on rendit la liberté au marchand, et on lui donna le cheval aveugle pour l’indemniser de ses pots cassés.

La justice eut beau faire, elle ne découvrit pas le coupable. Ce ne fut qu’à son lit de mort, que Pierre Marchand raconta ce qui lui était arrivé et mit ainsi en repos la conscience du curé de Lécousse.


(Conté par Pierre Le Coq, couturier, âgé de 82 ans, à Lécousse.)