Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/212

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Jelotte songea au bonheur qu’elle aurait à faire donner de l’esprit à son innocent et, aussitôt, elle adressa tout bas une fervente prière à la Vierge. Ensuite elle réfléchit comment elle pourrait venir en aide à la fée.

Tout à coup elle s’écria :

— Pouvez-vous rapporter un animal porté sur l’autre rive ?

— Certainement, répondit la fée.

— Alors, j’ai trouvé ! dit la femme toute joyeuse.

— Comment cela ? reprit la fée vivement intriguée.

— Voici : vous portez premièrement la chèvre. Pendant ce temps le loup ne mangera pas le chou. Puis vous entraînez le loup ; mais vous rapportez la chèvre que vous laisserez alors pour prendre le chou que vous portez près du loup. Enfin la chèvre sera l’objet du quatrième voyage.

— C’est cela ! c’est cela ! dit joyeusement la fée en frappant des mains, en sautant et en riant comme une folle. Quand elle se fut un peu calmée, elle se tourna vers Jelotte en disant :

— Eh bien ! maintenant que désires-tu ?