Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/216

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pas une quittance de votre paiement, il faudra nous apporter de l’argent.

— Ciel ! de l’argent ! où le prendrais-t’y ? Je n’ai plus un sou chez moi.

— Cela ne nous regarde pas.

Voyant qu’il n’obtiendrait rien de pareilles gens, l’infortuné vieillard s’en alla en pleurant.

Tous les jours suivants il ne cessa de sangloter dans les champs en gardant ses vaches.

Le pauvre homme dépérissait à vue d’œil.

Une vesprée qu’il geignait à fendre l’âme, il vit s’avancer vers lui un personnage étrange qui lui demanda ce qu’il avait ainsi.

— Ce que j’ai, répondit Malvat, je suis la plus malheureuse des créatures du bon Dieu.

— Si vous me faisiez connaître le sujet de vos peines, je pourrais peut-être vous être utile.

— Ah ! je ne le crois guère, car voilà ce qui me chagrine.

Et il raconta à l’étranger l’accident qui allait être cause de sa ruine.

Celui-ci, après l’avoir écouté attentive-