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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/232

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— J’ai mon idée, maîtresse, et vous verrez qu’elle réussira.

— Alors dépêche-toi, pour que nous soyons débarrassées de ces pauvres diables lorsque M. du Harda rentrera.

Marion s’en alla trouver le casseur de bois et lui dit :

— Un malheur est arrivé au manoir. Un vagabond, venu hier soir demander l’hospitalité pour une nuit, a été trouvé mort ce matin.

— Il aura sans doute trop mangé, répondit Jacques.

— Nous l’avons pensé. Seulement comme Madame l’a reçu en l’absence du maître, elle m’envoie vous offrir deux écus pour enlever le corps immédiatement.

— Deux écus ! Elle est bien honnête, la châtelaine. Je prends vite un sac pour mettre le mort que j’irai jeter à la rivière, car ces sortes de gens n’ont point reçu le baptême et ne sauraient être enterrés avec des chrétiens.

— Eh bien ! dit Marion, en route et dépêchons-nous.

Tous les deux se dirigèrent vers le château.

Marion avait eu soin de descendre l’un