Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/238

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Val-Richer, si je la fauche à moi seul dans un jour, et si je n’y parviens pas, je perdrai mon temps et ma peine.

— Quant à cela j’y consens ; mais je crois que tu deviens fou, mon pauvre Jacques. Enfin, puisque tu désires essayer ta force et ton courage, quand commenceras-tu ?

— Demain matin, monseigneur.

— C’est convenu.

Dès deux heures du matin, Jacques Cheminet était à la besogne. Aussi, quand vers neuf heures, Jehan de Saint-Gilles ouvrit la fenêtre de sa chambre, fut-il surpris de voir une grande partie du foin de la prairie du Val-Richer, étendu en veilloches.

« Peste ! comme il y va, pensa-t-il en lui-même, il est capable de gagner son pari. »

Le seigneur de Betton avait eu, la veille, la visite de son médecin qui, l’ayant trouvé indisposé, lui avait prescrit une purgation pour le lendemain matin.

Jehan, se sentant mieux, ne jugea pas à