Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/258

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et alla chez un savetier du bourg, auquel il tint ce langage :

— Veux-tu gagner trois pistoles ?

— Je ne demande pas mieux.

— Voici mes conditions : je vais te bander la vue et t’emmener quelque part, où tu auras le corps d’un homme à recoudre, avant qu’on l’enterre. Acceptes-tu ?

— Je suis prêt à vous suivre.

Le faux bûcheron banda les yeux du savetier, et le conduisit chez lui où il lui montra le cadavre qu’il devait coudre.

L’ouvrier fit consciencieusement son travail, et reçut le salaire promis. Il eut de nouveau la vue bandée, et fut reconduit à son domicile.


III

À quelque temps de là, l’un des voleurs se rendit chez le cordonnier pour faire recoudre des guêtres, et lui demanda s’il était capable de faire ce travail convenablement.

— J’en ai fait un, l’autre jour, plus difficile que cela.