Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avec l’étranger. À la fin du dîner, elle fit des tours de cartes, et dit qu’elle savait manier un fleuret parce que son père, ancien soldat et vieux garde de la forêt, s’était amusé à lui donner des leçons d’armes. Elle décrocha une épée pendue à la muraille, s’escrima contre le mur. Tout à coup elle se détourna et enfonça son épée dans la poitrine du brigand.

— Malheureuse, qu’as-tu fait ? s’écria son maître.

— Je vous ai délivré de votre plus cruel ennemi. Enlevez-lui son habit, et voyez dans quelle intention il s’était introduit chez vous et avait capté votre confiance.

Jean Cheminet reconnut, en effet, le chef des brigands de la forêt et remercia sa servante de lui avoir encore une fois sauvé la vie.


(Conté par Jean Ruelland, cultivateur à la Ménardière en Guipel, âgé de 70 ans.)