Aller au contenu

Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/291

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LES DEUX BOSSUS DE PLÉCHÂTEL


Un petit bossu du bourg de Pléchâtel, couturier de son état, avait tellement bu au marché de Bain qu’en s’en allant il s’endormit à l’ombre des hêtres de la lande de Bagaron.

Son chien, qui s’était couché à côté de lui, voyant après quelques heures de repos que son maître ne bougeait pas, s’ennuya d’attendre et, sans doute, pour réveiller l’ivrogne, se mit à lui lécher la figure. Le bossu, en sentant cette langue sur son visage, s’imagina, dans son sommeil, qu’un perruquier lui faisait la barbe et dit : « Ah ! compère, comme ton rasoir coupe bien, il n’a jamais été si doux. » Le chien leva la patte et accomplit l’acte que cet animal a l’habitude de faire en pareille position. Le dor-