Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/300

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et dans le chemin creux qu’ils suivaient pour rentrer au village, les chevaux avaient de l’eau jusqu’au poitrail. Tout à coup, au beau milieu de la mare, le cheval que montait Boursin lui fondit entre les jambes, et le charretier tomba dans l’eau.

Ce fut avec beaucoup de peine que le bonhomme s’arracha du bourbier. Qu’on juge de sa surprise et de sa frayeur, lorsqu’il vit un petit nain assis sur le revers du talus, qui lui dit en ricanant :


« Ah ! ah ! t’es ben là,
Dépatouille-ta ! »


Boursin chercha ses chevaux, et n’en trouva plus que deux qu’il amena à son maître en lui contant son aventure.

Ce dernier alarmé par la perte de son cheval, dit à son domestique : « N’as-tu pas rêvé ? Retournons ensemble dans la pâture voir ce qu’est devenue la bête. »

Ils s’y rendirent et aperçurent le cheval qui paissait tranquillement dans un coin du champ.