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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/309

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LE ROUET ENCHANTÉ


I

Il existait au temps jadis une pauvre femme, vieille et infirme, qui habitait une masure délabrée. Cette malheureuse avait la réputation d’être sorcière, et était, à cause de cela, abandonnée de tout le monde. Ceux qui croyaient qu’elle leur avait jeté des sorts ne passaient jamais devant sa porte sans lui dire des injures ou des méchancetés. Les autres la fuyaient.

Des histoires absurdes étaient débitées sur son compte :

Les uns l’avaient vue, le samedi soir, se rendre au sabbat, à cheval sur un balai.

D’autres l’avaient entendue, la nuit, battre son linge au bord du doué[1].

  1. Sorte de mare servant de lavoir dans les villages.