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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/314

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sant. Bientôt il ne lui fut plus possible de parler. Sa main chercha celle de Marie pour la porter à ses lèvres. De grosses larmes roulèrent le long de ses joues creuses. Ses yeux déjà ternes et morts s’élevèrent une dernière fois vers le ciel. Elle sembla marmotter une prière, puis son âme s’envola dans un soupir.

La pauvre vieille avait cessé de vivre.

L’ouvrière pleura la bonne femme comme elle avait pleuré sa mère morte depuis longtemps. Elle lui rendit les derniers devoirs, lui ferma les yeux et l’ensevelit elle-même.


II

Au printemps suivant, Marie se souvint des dernières paroles de la morte. Souvent elle y songea, et enfin résolut de se rendre à la grotte d’Uzel, non pour y chercher la fortune qui ne la tentait guère, mais pour se conformer au désir de sa vieille amie.

Ce ne fut pas sans une certaine appréhension qu’elle se décida à entreprendre ce voyage, à aller seule vers cet endroit désert