Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/316

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et qui te fera la plus riche héritière du village. Tu épouseras Louis, ton beau voisin qui t’aime. » Puis la dormeuse se trouva au milieu d’un atelier rempli d’ouvrières. Elle se vit, elle-même, vêtue d’une toilette simple mais presque élégante, distribuant la besogne, indiquant comment s’y prendre pour aller plus vite et mieux faire, recevant les clients, rédigeant les notes, comptant l’argent, etc. L’image de Louis lui apparut également. Il la conduisait à l’église et tous les habitants du hameau les complimentaient et les admiraient.

Au bout de quelques heures elle se réveilla. Se rappelant alors son rêve, elle murmura : « C’est la bonne vieille qui, du haut du ciel, veille sur moi et m’invite à accomplir ses dernières volontés. »

Surmontant ses terreurs, elle se dirigea vers la grotte et, une branche d’arbre à la main, frappa de toutes ses forces, les ronces et les orties pour se frayer un passage.

Elle entra résolument dans une espèce de souterrain. Peu à peu, ses yeux s’habituant à l’obscurité, elle aperçut une autre