Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/41

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— Misérable poltron ! s’écria-t-elle, comment toi, un homme, tu n’oses te coucher par terre pour cueillir une plante ? Tu n’es pas digne de la peine que je me suis donnée pour toi.

— C’est vrai, je ne suis qu’un failli gars, maladroit, et qui ai toujours passé pour avoir peu d’esprit. Cependant, si vous vouliez me montrer comment m’y prendre, peut-être le courage me viendrait-il.

— Voyons, je le veux bien à cause de ta bêtise. Tiens, rampe comme moi sur la terre et approche du trou.

Louis fit semblant de l’imiter ; mais il se tint en arrière de la vieille, et, lorsqu’il la vit sur le bord de l’abîme, il la saisit par les pieds, et la précipita de toutes ses forces au fond du gouffre.

Un cri formidable, et qui n’avait rien d’humain, se fit entendre, un grognement effrayant lui succéda et le bruit des os broyés par les dents du monstre parvint jusqu’à lui.