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V

Le jeune Breton resta quelques instants stupéfait de ce qui venait de lui arriver. Enfin, peu à peu, reprenant son sang-froid, il chercha le chemin qui devait le conduire près du dragon. Il le trouva sans peine, et descendit un sentier taillé dans le rocher, et suffisamment large pour permettre à des vaches d’y passer puisque le pied de ces animaux était encore empreint sur le sol.

Il suivit ce sentier, et arriva à l’entrée du repaire habité par le monstre. Des tas d’os se voyaient près de l’affreuse bête qui dormait après avoir dévoré sa maîtresse. Elle était là, digérant son repas, plongée dans un abrutissement complet.

Pris d’une frayeur soudaine en contemplant cet animal redoutable, il fut sur le point de s’enfuir ; mais, songeant à Môna la jolie fille du fermier, il s’avança et, brandissant son terrible bâton de houx, il en appliqua un si vigoureux coup sur la tête