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Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome premier.djvu/11

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C’est aussi cette femme qui est chargée de soigner la malade et de porter l’enfant à l’église pour le baptême. Elle est alors suivie du compère et de la commère qui se donnent le bras comme pour une noce.

Le père et quelques proches parents suivent par derrière.

La cérémonie religieuse achevée, tout le monde se rend dans les divers cabarets du bourg, et dans ceux situés le long de la route. Ils y restent fort longtemps et ne rentrent souvent que très tard au milieu de la nuit, même par les plus grands froids de l’hiver.

Hommes et femmes sont presque toujours en état d’ivresse et alors les accidents ne sont pas rares.

Un jour, la porteuse d’un enfant nouveau-né posa ce dernier sur la table d’un cabaret pour boire plus à son aise. Près de l’enfant était un pain de six livres enveloppé dans une serviette.

Après de nombreuses tournées de café et de petits verres, lorsque la matrone se leva pour partir, elle crut prendre l’enfant et s’empara du pain.