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Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome premier.djvu/12

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De retour au village, la mère inquiète leur cria, lorsqu’ils entrèrent dans la maison :

— Donnez-moi donc bien vite ma petite fille que je la réchauffe, elle doit être morte de froid.

— Non, non, dit la vieille, elle est bien tranquille et dort profondément. Et elle passa le pain de six livres à la malade.

— Que me donnez-vous-là ? dit la mère en pleurant ; mais ce n’est pas ma fille.

L’ivrognesse s’aperçut seulement de sa distraction et l’on courut chercher la petite que l’on trouva sur la table où elle avait été laissée.

L’enfant est quelquefois porté à l’église sur un oreiller recouvert d’un châle appelé tartan qui ne sert qu’à cet usage. Quand la matrone est ivre le poupon glisse par terre.

On raconte, dans le canton de Bain, qu’un soir d’hiver, une femme qui portait un bébé sur un oreiller, le perdit en passant un échalier. Elle ne s’en aperçut qu’une fois rendue au village. Lorsqu’elle revint le chercher, le