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Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome premier.djvu/161

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Autrefois, les jours du tirage au sort et du conseil de révision, les conscrits de communes différentes se battaient pour les motifs les plus futiles, souvent pour un sobriquet attribué aux habitants de chaque localité.

Ces rixes étaient terribles entre jeunes gens, surexcités par la boisson, et les accidents graves quand la mort ne s’ensuivait pas.

On parle encore, dans l’arrondissement de Fougères, de la rixe épouvantable qui eut lieu entre conscrits, à l’assemblée de Vendel, dans le canton de Saint-Aubin-du-Cormier.

Quatre vigoureux gaillards se précipitèrent sur un nommé Montjarret qu’ils jetèrent brutalement par terre. Ce dernier se releva vivement, et voyant que la partie n’était pas égale, dit : « Le premier qui m’approche, je l’éventre ! »

Montjarret effectivement avait ouvert son couteau, mais pour éviter un malheur, il prit la fuite, suivi de ses adversaires qui l’acculèrent à la rivière.

Forcé de se défendre ou de se jeter à l’eau, il se détourne et envoie un coup de couteau dans le ventre d’un sieur Chauvin, le plus