Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome premier.djvu/250

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Dans l’arrondissement de Vitré, on appelle Barbatte la fin de la récolte. Dans l’arrondissement de Fougères, on dit Parbatte.

Lorsqu’on a fini de battre le grain, on met de côté plusieurs gerbes sur lesquelles sont déposés des bouquets.

Les ouvriers vont chercher le fermier, sa femme et ses enfants qu’ils amènent dans l’aire, les femmes conduites par les journaliers, les hommes par les journalières. Le dialogue suivant a lieu :

— Que nous voulez-vous ? disent les fermiers.

— Que vous veniez lever une gerbe trop lourde pour nous.

— Allons-y.

Le fermier et la fermière s’emparent des fleurs en disant : « Voilà de beaux bouquets, il faut les empiéter, » c’est-à-dire se donner un baiser, ce qui est aussitôt fait. Du cidre est apporté, l’on trinque à la santé de tout le monde. Puis les dernières gerbes sont battues, l’on s’en va dîner tous ensemble, l’on boit ferme et l’on chante.