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En face, un pavillon servait d’abri les jours de pluie ou de vent.

Tout au bout du jardin, de grands arbres, chênes, ormeaux et tilleuls projetaient leur ombre sur une charmille dans laquelle le soleil ne pénétrait qu’en hiver et où l’on allait chercher la fraîcheur en été.

La journée presque tout entière se passait au jardin.

Les jeunes filles s’occupaient de travaux de couture ou de broderie ; les mères de famille tricotaient des bas ou des gilets de laine. Beaucoup d’entre elles filaient au rouet.

Le dimanche, après vêpres, on lisait le Musée des Familles, — le seul journal illustré de l’époque, — ou bien les lettres de Mme de Sévigné. Le surmenage intellectuel était inconnu et l’on ne craignait pas les méningites.

Le père, lui, avait sa bibliothèque dans un petit cabinet de travail, dont seul il avait la clef. La composition de cette bibliothèque dépendait de l’esprit du maître de la maison.

Les uns, — ceux que nous appelons aujourd’hui les gens bien pensants, — n’avaient que les œuvres de M. de Buffon ; les Études