Aller au contenu

Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome premier.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

au nombre de sept à huit cents, venaient à pied, conduits par leurs prêtres, croix et bannières en tête, invoquer saint Peer pour avoir de la pluie.

Peer était le fils d’un seigneur de Vitré qui, pendant la seconde moitié du xve siècle, dit adieu aux plaisirs du monde et se retira dans l’abbaye de Rallion, paroisse de la Bouëxière, où il se fit remarquer par sa piété et son austérité.

Un jour qu’il était en oraison, il eut une vision qui le décida à quitter l’abbaye afin de vivre seul et de passer le reste de ses jours uniquement en prières.

Il se rendit à quatre lieues de là, au pied d’un monticule alors désert, et aujourd’hui occupé par le village de la Butte-aux-Sangliers, non loin de l’étang des Forges dans la partie de la forêt de Chevré qui porte maintenant le nom de Bois-de-Saint-Peer, et qui est situé sur le territoire de la Bouëxière.

Peer construisit un petit ermitage avec un oratoire et entoura le tout de fossés qui existent encore çà et là ; il ne vécut que de légumes qu’il cultivait lui-même, et passa ses jours et ses nuits en prières.