Aller au contenu

Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome premier.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

petit arbuste où, quelques mois plus tard, le voleur, en passant par le même endroit, la retrouva. Par curiosité, il la prit et, charmé de la belle couleur qu’elle avait revêtue, la porta à ses lèvres.

Ô surprise ! la poire amère qu’il avait dédaignée, était devenue d’une saveur exquise.

Frappé de ce fait qui, pour lui, tenait du prodige, Lénard devint pensif. Sa vie lui apparut alors dans toute sa réalité. Il eut honte de sa conduite et, pris d’un repentir soudain, il s’écria : « Tout s’amende ici-bas ; il n’y a que moi qui suis de plus en plus criminel. Eh bien ! je changerai, je deviendrai meilleur et Lénard le bandit sera désormais Lénard l’honnête homme. » Il en était là de ses réflexions, lorsqu’il entendit les cris d’un roulier, essayant de retirer son attelage d’une des nombreuses ornières qui remplissaient le chemin.

Lénard, voulant mettre ses projets à exécution, vole au secours du charretier qui, trompé par la mauvaise réputation du bandit et croyant avoir à défendre sa vie, court sur le brigand et l’assomme d’un coup de garrot.