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Un vieil avare avait sa femme bien malade et ne lui donnait aucun soin.
Lorsqu’elle fut à la dernière extrémité, il eut tout de même peur que ses voisins l’accusassent de l’avoir tuée, et il fit venir le médecin.
La pauvre vieille marmottait entre ses dents : « J’bairais ben un coup de vin ; j’bairais ben un coup de vin. »
Le médecin qui ne comprenait pas demanda au mari :
— Que dit-elle ainsi ?
— J’fil’rai ben du brin[1] ; j’fil’rais ben du brin.
— Ma pauvre femme, dit le guérissou, vous n’êtes pas en état de filer.
— J’bairais ben un coup de vin, répétait la pauvre femme.
— C’est inutile, vous ne le pourriez pas.
« Votre femme est bien malade, mon brave homme, dit le médecin en se tournant vers le
- ↑ Grosse filasse.