Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/185

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mauvais, toujours capricieux. Tout le monde l’a entrevu ou a été victime de ses farces.

Au milieu de la nuit, le lutin ouvre les écuries, sort les chevaux, les enfourche et va les promener au clair de lune. Il les rentre avant le jour, les panse, les étrille et le garçon d’écurie ne se douterait pas, le matin, de ce qui s’est passé si les crins des chevaux n’étaient tressés par le lutin comme la chevelure d’une jolie femme.

On lui donne dans chaque canton les noms les plus divers : Maît’ Jean, Petit-Jean, Martine, l’Éclaireur, Payenne, Payel, le Pilou, le mouton Birette, le Chat noir, la Jument blanche, la Levrette, etc., etc.

M. Didier, ancien instituteur à Poligné, m’a dit, — très sérieusement, — que lorsqu’il habitait ce petit bourg, il avait vu Payenne. Mais laissons-le parler :

« La foire du Petit-Fougeray, en Chanteloup, avait lieu cette année-là un jeudi, jour de congé pour moi. J’avais envie d’y aller, et mon voisin le boulanger m’avait offert une place dans sa charrette, seulement pour éviter