Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/304

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chez eux, sans assister à l’inhumation ni sans aller au cimetière.

Il existait autrefois dans tous les carrefours et sur le bord des routes, de grandes croix de bois dans lesquelles un trou avait été creusé pour y abriter une Vierge en faïence, qui était protégée par un petit grillage en fer.

Le nombre de ces croix a bien diminué depuis vingt ans. Elles sont aujourd’hui vermoulues, beaucoup n’ont plus de bras, et celles qui sont tombées de vétusté, ou qui ont été abattues par les orages, n’ont pas été remplacées.

Néanmoins, lorsqu’un enterrement allant au bourg, passe devant ces pieux débris, les personnes qui suivent le corps déposent dans le grillage, à côté de la vierge, ou dans les fissures du bois faites par le temps, une petite croix de bois, longue comme la main, et préparée à l’avance. Ces croix indiquent le nombre de cercueils qui sont passés en ces lieux depuis le premier janvier, car on a soin de les enlever tous les ans.