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Page:Adolphe de Coston - Étymologies des noms de lieu de la Drôme.djvu/104

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été possédé par Diane de Poitiers, et plus tard par MM. Lacroix de Saint-Vallier ; MM. de Fay-Solignac portaient cependant la qualification de seigneurs de Veaunes.

Le nom moderne de la Veaune est usé comme celui du Rhône : il est formé de la même racine que celui de la Vanne (Vedena), qui se jette dans l’Yonne à Sens ; la Vône ou Vonne, qui a donné son nom à Vivonne (Vienne), Vicavedona et Vividona[1], sans doute pour vicus vedonae, bourg de la rivière ; l’Huveaune, près de Marseille, Vueauna en 1368 (du Cange), c’est la forme moderne à laquelle on a ajouté l’article la ou le, comme dans Uppegua, le Pègue : v. le § I. Vonas (Ain) est entouré de cours d’eau, mais je ne sais si telle est l’origine du nom de Védènes (Vaucluse), que divers archéologues croient être Vindalium. Les anciennes formes Vedena et Vedona paraissent être des diminutifs de vadhu et badhu, rivière, en sanscrit ; vaidhi, en zend. (vadi, en ar.). On peut rapprocher ces mots de Venna, rivière, et vaudan, liquide, en s. c. t. ; de wan, cours d’eau, dans les noms ang. s.[2] ; de vatter, eau, en ang. et en hol. ; vatten, en suéd., etc. Dans le nom moderne de Veaunes, la lettre e représente la syllabe de Vedena ou Vedona usée par le temps. Pour la Véoure ou Vioure, v. Berre.

  1. M. Quicherat, De la formation française des anciens noms de lieu, p. 22.
  2. W. Donaldson, Varronianus, p. 45 ; — Burnouf, p. 618 ; — Pictet, t. I, p. 140 ; — Eichhoff, p. 153.