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§ IV.

Noms empruntés à l’idée de maison, hameau, colonie, domaine, clos, chapelle.


« La première chose que font les hommes qui s’établissent dans un lieu quelconque, dit M. Cocheris[1], c’est de s’y installer aussi commodément que possible, et de façon à repousser les ennemis, bêtes ou gens, qui pourraient venir les surprendre. Des maisons, des haies, des fossés, des retranchements, et, si la colonie prospère, des remparts et des tours sont établis pour protéger le nouveau centre de population. »

Le nom d’Aucelon ou Ocellon, sur une hauteur près de Luc, Aucelonum, en 1167 et 1332 ; de Aucellone, en 1168 et en 1276 ; Aucellum, en 1218 (Cart. de Die, passim), ancien fief des Poitiers, des évêques de Die (1450), des Alléoud (1662) et des Caritat de Condorcet (XVIIIe s.), paraît être un diminutif d’auca, aucha, ocha, ochia, hochia, olca, olchia, enclos labouré, jardin, en b. l., oche, osche, hoche, ouche, en v. fr. Ces mots ont la même racine qu’occare, couper, labourer, en b. l., herser, en l., oche, entaille, ocher, oscher, entailler, en v. fr. (aesk et aska en br.), ask et aesk, lance, en ang. s. (Ferguson, p. 216). M. Pictet (Or. europ., t. II, p. 97) rattache ces mots à un thème primitif sanscrit acka, venant du radical , percer, pénétrer, qui

  1. L’Écho de la Sorbonne du 9 janv. 1869.